Justice
Poursuite contre les bonbons Ricola pour usure prématurée des dents
par AFPil y a 21 ans2 min de lecture
CLERMONT-FERRAND, 28 sept 2004 - La veuve et le fils d'un habitant du Puy-de-Dôme, décédé en 2003, ont assigné en justice le distributeur français des bonbons suisses Ricola qu'ils accusent d'être responsables d'une usure prématurée et importante des molaires de celui-ci, a-t-on appris lundi auprès de leur avocate.
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Le procès avait été engagé par un diabétique, décédé en 2003, qui avait arrêté de fumer et avait commencé en juin 2001 à manger plus d'un paquet de bonbons Ricola sans sucre par jour. "Ses dents sont devenues aiguisées comme des lames et il se coupait sans cesse les gencives et à l'intérieur des joues", a expliqué à l'AFP Me Sonia Signoret, selon laquelle la progression de l'usure avait cessé avec l'arrêt de la consommation de bonbons, plusieurs mois plus tard.
Selon une expertise ordonnée en juillet 2002 par le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand, l'ensemble des composants du bonbon Ricola est "d'une innocuité totale à l'exception de l'acide citrique dont l'effet déminéralisant des structures dentaires est bien connu". La consommation importante de bonbons est "un facteur aggravant qui a joué un rôle essentiel dans l'état bucco-dentaire" du plaignant qui a été induit en erreur par la mention "le respect de vos dents" qui figure sur la boîte à côté du nom d'un édulcorant, l'Isomalt, poursuit le rapport d'expertise.
L'avocat de la société Solinest SA qui commercialise les bonbons Ricola en France, Me Marc Staedelin, du barreau de Mulhouse, dénonce de son côté "la consommation excessive de bonbons, de manière continuelle et sans interruption". "Il s'agit d'une situation exceptionnelle et véritablement délirante", a-t-il dit à l'AFP. La veuve et le fils de l'amateur de bonbons, qui devait manger avec une paille et est décédé en août 2003, réclament près de 100.000 euros de dommages-intérêts. Une audience devant le tribunal de Clermont-Ferrand pourrait avoir lieu à la fin de l'année ou début 2005, selon Me Signoret.